L’endettement en Tunisie a atteint des proportions intolérables. En effet, de l’avis même de la Banque centrale de Tunisie, le recours à la dette est des plus élevés. D’où la nécessité de maîtriser la dette pour éviter d’alourdir la charge aux générations futures qui seront appelées à rembourser la dette. Certes, l’Etat a besoin d’emprunter de l’argent pour boucler son budget annuel qui est souvent revu dans le cadre d’un budget complémentaire, mais des précautions doivent être prises pour ne pas déséquilibrer les finances publiques.
La marge de manœuvre de la Tunisie sur le marché financier est fort limité. Plusieurs bailleurs de fonds internationaux imposent des conditions rigoureuses pour prêter à notre pays car la situation économique et financière est désastreuse. Ainsi, le taux d’intérêt pratiqué est élevé. La Tunisie est appelée à contracter de nouveaux crédits pour rembourser ceux déjà obtenus. C’est un cercle vicieux qui est constaté depuis des années. Il est nécessaire de se tourner vers de nouvelles sources de financement pour bénéficier de fonds en devises. Ainsi, les banques des pays du Golfe peuvent être une solution dans ce sens.
Certaines banques arabes sont disposées à fournir des financements sans taux d’intérêt et avec des facilités préférentielles, notamment pour la réalisation de projets d’intérêt général qui profitent aux citoyens. Des contacts devraient être établis avec ces institutions financières en vue de présenter les demandes de financement. En principe, les fonds contractés à travers les crédits servent à financer des projets de développement régional, comme l’adduction à l’eau potable, l’infrastructure de base, l’électrification et autres projets, dont certains connaissent parfois un retard de réalisation à cause de certains facteurs, comme ceux qui concernent les problèmes fonciers, l’empêchement du travail, le blocage des routes…
Certains crédits doivent être utilisés dans un délai donné, sinon ils seront retirés. De plus, on constate, parfois, un retard dans l’approbation des contrats de crédits à l’Assemblée des représentants du peuple, ce qui risque l’expiration du délai de déblocage des fonds. Mais, d’une façon générale, le recours aux crédits doit se faire de façon rationnelle pour éviter des problèmes au niveau de la trésorerie de l’Etat.
La Tunisie a besoin de fonds en devises pour payer ses anciennes dettes, mais aussi pour importer des matières premières destinées à la consommation des citoyens et des entreprises, comme les céréales, les hydrocarbures et d’autres produits semi-finis et des équipements pour l’industrie. Il faut surtout éviter de s’endetter pour le paiement des salaires et des projets improductifs qui ne rapportent rien à l’économie nationale. Il faut plutôt contracter des crédits pour investir dans des projets à rentabilité sûre, qui profitent à tous les citoyens et qui peuvent être un facteur de prospérité pour l’économie du pays et l’intérêt général. Une vision prospective de l’endettement devrait être engagée en impliquant les experts et spécialistes dans le domaine.